j'ai la quéquette qui colle (pal).

□ L'animal qui te représente : Un moustique, le genre d'animal qui te fait chier et dont t'arrives pas à te débarrasser. Celui qui te laisse des marques sur le corps.. □ Proie ou prédateur : proie autrefois face à la vie, j'ai subi pas mal de choses où je n'ai pas eu la force de faire autrement. prédatrice aujourd'hui, je ne me laisse plus avoir, ni par la vie, ni par les gens. parce qu'ils finissent toujours par partir un jour, parce qu'ils sont capables de te briser en deux. et maintenant, c'est moi qui brise des coeurs. □ Tes désirs : le nouveau barman, il vient d'arriver en ville et j'vous avoue que son corps me fait mouiller la culotte. j'ai tellement d'envie quand je le vois. plus sérieusement, si je me confie vraiment, mon désir est de devenir quelqu'un. trouver mon chemin, savoir d'où je viens pour enfin savoir où je vais. j'entends beaucoup de critiques, des gens qui disent que je dois me calmer. mais, en vrai, j'suis totalement perdue. bref, c'était une parenthèse. mon désir, ce soir, c'est juste de baiser. □ Tics et manies : j'me passe toujours la langue sur les lèvres (autre part aussi mais, ça on n'en parle pas), j'éternue toujours deux fois dès mon réveil et je ne mets jamais de culotte. j'sais pas j'aime pas l'image de mon entrejambe emprisonnée dans un bout de tissu qui sert à rien t'façon. bon, j'fais une exception quand les anglais débarquent mais, j'vous dis pas comment j'suis pas à l'aise.

J'suis née sous un pont, dans une totale ignorance. pas un jour de fête, pas un jour particulier. elle m'a expulsée et elle s'est mise à allumer son crack. j'aurais pas dû venir au monde. avec tout ce qu'elle ingérait pendant qu’elle me portait, j'ai du vachement m’accrocher à la vie. j'suis née avec deux mois d'avance, du coup, j'suis pas restée longtemps avec ma mère, la vraie. j'ai de suite été hospitalisée et puis placée aux services sociaux. ma mère était une junkie avérée et ils lui ont donc tout de suite retirée ses droits parentaux. je suis devenue pupille de l’état. un bébé baladé par ci par là. habituellement, les bébés sont ceux qui étaient adoptés très vite. mais, moi, j’ai juste été placée par ci par là. un bébé qui fait chier, qui hurle tout le temps, qu’à un petit souci. par la suite, on m'a détecté un problème au niveau du cerveau, normal vu tout ce que ma mère me donner à bouffer entre les cachetons et les trucs illicites. hyperactivité, c’est dans cette case qu'ils m'ont placé des années plus tard. j’avais pas le temps de m'habituer à un environnement, une famille qu'on voulait déjà plus de moi. retour à la case départ. ça a duré jusque mes treize ans. famille désaxée, alcoolique, qui me battait, j'ai pas mal subi. et puis, j’suis tombée sur les Hernàndez. au moment de la pire période. l’adolescence. en plus de mon hyperactivité, me voilà devenir une sale gosse. mais, ils n’ont jamais abandonné. « c’est juste une gamine » qu'ils disaient. ils m'ont offert la stabilité, un chemin à suivre, une envie d’avancer. à mes seize ans, ils ont même osé demander pour m’adopter officiellement. j’avais enfin des parents. et un nombre incalculable de frères et sœurs. entre les vrais Hernàndez, ceux qui sont restés quelques mois ou quelques années et ceux qui sont encore là.

j'aurais pu m'en sortir. ils m'ont tout donné, ont tout sacrifié. mais, j'y arrive pas. j'suis encore totalement perdue. j'sais pas ce que je veux. j’aurais pu faire de belles études, ils étaient prêts à faire des crédits et j’me retrouve avec un boulot de merde. j'aurais pu déjà être mariée mais, j’enchaîne les mecs et les brise en deux. et j'me demande pourquoi mon père lui, n'a jamais assumé. j'ai su plusieurs années après ma naissance, qu'il est plutôt pas mal dans sa vie. qu'il roule en belle voiture et se paie tout ce qu'il veut. un mec, ça n’assume pas. et puis, de toute façon, personne ne reste dans la vie. tout le monde part un jour. je préfère ne pas m'attacher. ne pas donner la possibilité à une personne d’avoir accès a mon cœur. moi, je brise ceux des autres. j'saurais pas me caser, j'saurais même pas aimer. j'sais pas réellement de quoi j'suis capable. tout ce que je touche devient poussière. j'suis une boulette, j'ai un caractère de merde et deux mains gauches. j’arriverai à rien créer de bien. alors, j’fais c'que j'peux avec c'que j'ai. j'suis la bonne pote et ça m'convient.

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