hungry like the wolf (luc)

Hungry like the wolf

T'es face au micro, ta meilleure amie à tes côtés et t'es nerveux mais tout autant excité. Tu lui jettes un regard, un signe de tête et tu commences à gratter ta guitare. Les instruments s'accordent, la musique résonne tandis que ton amie commence à chanter. Tu la rejoins bien vite dans ce duo, tout en te concentrant sur tes accords et tu te sens vivre, tu te sens respirer. Tu te sens à ta place à ce moment tandis que les gens vous écoutent, vous regardent. Tu fais ce que t'aimes et ça te fait un bien fou. Une reprise de Duran Duran pour ce soir, rien de bien fou, mais les gens semblent apprécier et c'est tout ce qui compte. T'enchaînes avec un autre morceau, un autre encore et tu finis par lâcher ta guitare, remerciant par des gestes ceux qui applaudissent. Bien sûr, certains n'auront pas aimé, mais vous ne pouvez pas plaire à tout le monde. « On boit un verre et on reprend après ! » Que tu dis dans le micro, avant de poser ta guitare là où tu te trouves. T'adores ces moments où tu peux te produire, ce moment où vous devenez un peu plus connus encore. C'est qu'un bar parmi les autres dans ta petite ville, mais c'est comme ça qu'on commence après tout et on sait jamais, il suffit qu'un manager se perde ici au bon moment. Enfin pour l'instant, ta meilleure amie et toi vous rejoignez le bar pour commander la même boisson. C'est gratuit pour vous, vous comptez bien en profiter !

Ton verre à la main, tu te retournes en t'accoudant au bar pour observer la salle. Il y a de tout âge, il y a des gens qui ont l'air heureux, d'autres qui ont l'air agacés. Dans l'ensemble, t'es content de l'effet que vous avez produit. Et puis il y a ce mec qui te regarde, que t'observes un moment sans en avoir trop l'air. Pas mal, vraiment pas mal, tu peux pas le nier, mais tu sais qu'il doit être en train de réfléchir à comment aborder ta meilleure amie, t'as l'habitude de voir ça. Parfois tu joues à son copain quand elle en a besoin, d'autres fois tu restes à l'écart quand c'est bon signe. Le mec finit par s'approcher, mais c'est face à toi qu'il s'arrête et t'es un peu étonné. Peut-être qu'il a apprécié ta voix et ta guitare, oui ça doit être ça. « Merci pour être venu nous écouter mec, j'espère que t'as apprécié ! » T'aurais pu le laisser parler avant, mais c'est sorti tout seul. Tu le connais même pas, tu ne sais même pas ce qu'il veut, mais c'est peut-être plus simple de dire qu'il aime ta musique. Pourquoi est-ce qu'il viendrait te parler sinon. Ah si, il y a peut-être une autre raison. « Pardon, tu voulais aller au bar ? » Tu retires tes coudes, comme pour te décaler parce que ça doit forcément être ça.

AVENGEDINCHAINS

Hungry like the wolf.C’est l’été, c’est l’époque idéal pour sortir entre potes pour boire une bonne bière bien fraîche dans un bar sympa et de profiter de la musique que des petits groupes indépendants faisaient découvrir. Même s’il ne le reconnaîtrait sans doute jamais, c’était une période de l’année que Luc adorait. Tout ça sentait la fête, les célébrations et les nuits qui n’en finissent jamais où l’alcool coule peut-être un peu trop à flot. Cette période de l’année lui rappelait aussi les rares côtés positifs qui allait avec sa célèbre mère, l’accès aux meilleures soirées qui puissent exister, et cette ambiance indescriptible et addictive des fêtes post-festivals. Il n’en avait fait que très peu avant de quitter l’ombre maternelle, mais suffisamment pour chercher à retrouver cette ambiance et l’appliquer à ses propres soirées. Ce n’était pas tout à fait pour ça que le jeune homme était sorti, mais sur le moment, il était incapable de savoir la véritable raison. Au départ, et sans vraiment le faire, il avait écouté le groupe sur scène, un duo plutôt, faire une reprise de Duran Duran, tellement pas son genre, même s’il avait grandit, notamment avec ces titres. Mais les voix étaient sublimes. Et particulièrement celle du jeune homme. Un beau jeune homme, constata Luc en levant le nez de son verre et de ses quelques potes qui étaient venus avec lui dans ce bar.

Le Beranger avait alors écouté la musique avec un peu plus d’attention, parce que même s’il n’était pas super fan de leur répertoire, leur interprétation de la musique était originale, et… ouais, la partie vocale masculine était tout à fait à son goût. Délaissant un peu ses potes pour se tourner face à la scène, il n’en perdait pas une miette, et malheureusement, ne pût contenir ses remarques mentales quand un ou deux petits couacs se faisaient entendre, oreille bien trop aiguisée, des harmonies presque parfaites entre les deux voix… et le physique avantageux du beau roux à la guitare. C’était peut-être bien ce qui lui plaisait le plus par ailleurs, même s’il ne pouvait empêcher son cerveau de réagir à la musique. Quand il le vit alors descendre de scène pour aller s’appuyer contre le bar, sirotant tranquillement son verre. Oh, allez, qui ne tente rien n’a rien. C’était sa philosophie lorsqu’il croisa son regard, un regard qui le fit sourire à l’intérieur et à l’extérieur. Ni une ni deux, et délaissant son verre, qu’il avait sans doute laisser avec ses potes avant qu’il ne s’en rende compte, Luc décida de s’approcher du musicien.

Ce dernier ne lui laissa même pas placer une de ses phrases d’accroche ou de drague débile, le remerciant de sa présence et de son écoute, et se poussant même du bar pour le lui laisser l’accès. Ah. Soit le sauveteur-baigneur avait très sérieusement perdu en charisme et sex-appeal, soit le jeune homme en face n’avait pas l’habitude d’être abordé. Ça ne devrait pas, mais ça le fit sourire un peu plus, ironiquement, c’était encore plus charmant. S’accoudant alors lui aussi au bar, dévoilant son inexistante envie de repartir aussitôt, Luc pencha la tête sur le côté.

« Ouais, c’était pas mal, en effet. Je n’ai jamais trop aimé Duran Duran, et assez peu de truc des années 90, mais vous vous débrouillez pas mal, je le reconnais. »

C’était loin d’être ce qu’il pensait réellement, c’était en réalité tout ce qu’il acceptait de reconnaître sur leur groupe. Ce serait reconnaître qu’il portait un minimum d’intérêt à ce qu’ils faisaient… Et il n’avait vraiment pas envie de s’approcher de trop près de la musique.

« Ce n’est pas pour te féliciter que je venais te voir. A la base, je voulais faire une blague nulle et t’offrir un verre, mais une fois expliquée, la technique perd de son intérêt et de sa pertinence. Tu n’as pas l’habitude qu’un inconnu vienne t’aborder dans un bar, pas vrai ? »

D’habitude, Luc n’était pas forcément aussi direct ou audacieux, la plupart du temps, il aimait se faire désirer, mais il sentait que s’il laissait passer sa chance avec le beau musicien, il le regrettait. Et puis… c’était plus fort que lui, en effet. Il fallait qu’il lui parle. Sans trop le quitter des yeux, il se tourna vers le barman pour commander une nouvelle bière, puis désigna du doigt le verre encore dans la main du jeune homme.

« Tu me permets de t’en commander un autre ? »

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@Luc Beranger

Hungry like the wolf

T'as encore jamais eu de fan. Quelqu'un qui vient te voir en te disant comme il aime ce que tu fais, quelqu'un qui s'approche avec le désir que tu signes un autographe. Tu sais bien que t'en es pas encore là, que t'as encore du chemin avant d'attirer du monde comme ça, des fans, mais on ne peut pas t'empêcher de rêver. Même si tu ne te produis que dans ce bar avec les vagues pour bercer. Et ce mec qui s'est avancé vers toi, pas vers ton amie, ce mec que t'as empêché de parler, tu t'es dis que peut-être, c'était ton premier fan. Le mot était sans doute un peu fort, mais peut-être le premier à te dire comme il aime ce que tu fais. Mais non, ça ne pouvait être que pour le bar. Rêver c'est bien, mais à voler trop haut on finit par subir une chute mortelle. Pourtant loin de commander tout simplement, l'inconnu s'accoude au bar, un sourire à faire fondre et t'as l'impression qu'il te fixe un peu trop. Son compliment est un peu mitigé, cela dit tu ne peux pas juger les goûts et les couleurs. Tu te contentes de retenir que vous êtes pas trop mal et ça te suffit. Si t'as même réussi à convaincre un gars qui n'aime pas le répertoire, alors tu peux sans doute convaincre pas mal de gens. « Merci, c'est sympa ! » Mais visiblement, tu faisais fausse route depuis le début et t'es pas sûr de comprendre ce qu'il sous-entend. T'offrir un verre ? Pourquoi est-ce qu'il voudrait t'offrir un verre ? Attends, il vient t'aborder ? Tu sais pas trop quoi en penser ou plutôt, c'est la première fois qu'un mec t'aborde. Les filles, t'en as connu à qui tu plaisais, tu reconnais quand elles s'intéressent à toi. Les mecs, c'est une autre histoire.

T'as la bouche ouverte en un parfait o, incapable de répondre, de penser correctement. Quelque part, t'as envie de profiter de sa technique nulle et de boire un coup avec lui, mais d'un autre côté... « Ouais, bien sûr ! » T'as pas réfléchi, c'est sorti tout seul, mais tu tournes la tête un moment pour voir le regard de ta meilleure amie qui semble un peu perplexe. Tu te contentes de hausser les épaules, feignant l'incompréhension, mais bien vite t'as la peur qui s'empare de toi, la nervosité. Tu te retournes alors vers l'inconnu. « Enfin, non, merci. J'veux dire... » Tu t'embrouilles, mais tu devrais être clair. « C'est sympa, mec, mais j'suis pas de ce bord là, ok ? » Le ton est peut-être un peu froid, un peu trop ferme, mais t'arrive pas à faire autrement. Ta meilleure amie te dit qu'elle va voir les autres du groupe et tu la laisses s'éloigner tandis que tu restes auprès de celui que t'as repoussé. Parce que malgré tes mots, c'est la première fois qu'il se passe un truc avec un mec. Parce que malgré ton refus, tu le trouves plutôt pas mal.

AVENGEDINCHAINS

Hungry like the wolf.Depuis qu’il sortait, depuis qu’il savait de quel bord il était, depuis qu’il draguait, et même si ça lui faisait mal de le reconnaître, Luc avait connu quelques râteaux. Peu malgré tout, mais quelques uns quand même, suffisamment disons pour qu’il accepte que ce soit une possibilité et qu’il relativise. En allant comme ça à la rencontre du beau musicien, il n’avait pas songé à cette éventualité, il ne s’était même pas dit que ça pourrait être une possibilité envisageable. Alors, à la première réponse qu’il obtenu, la positive, le sauveteur-baigneur s’était tourné vers le barman pour prendre deux bières, on allait commencer doucement, il demanderait les cocktails les plus élaborés plus tard, il se retourna soudainement vers le jeune homme en entendant son refus. Il n’y avait eu que quelques secondes d’écart entre les deux déclarations, qui avaient deux tons bien différents Quand il avait accepté la voix du beau roux sonnait d’une spontanéité et d’une sincérité encourageante, et c’était bien pour ça que Luc s’était réjouit, mais son refus était cinglant, vraiment claquant, autant que s’il venait de lui en mettre une. Les sourcils froncés, il l’observa en reposant sa main sur le comptoir, qu’il avait tendu en direction du barman, confus, mais surtout septique.

« Oh... »

Luc lança un coup d’oeil dans la direction que le musicien regardait, vers la fille qui faisait parti du groupe. Bon. Sincèrement, si le gaydar existait, il n’aurait pas été contre l’avoir un peu, ne serait-ce que là, tout de suite, pour confirmer ce qu’il avait espéré naturellement. Avait-il fait une mauvaise pioche en se tournant vers un hétéro ? Une pensée le traversa, des mots qu’un de ses potes lui avait dit : les hétéros, c’est comme les meubles Ikéa, ils sont tous convertibles, mais certains sont dur à monter. Une bonne blague entre eux, qu’il adorait également sortir quand il était en phase de séduction, pour briser la glace. Le genre de phrase qui fait rire ceux qui sont de son bord et froncer les sourcils les autres. Oserait-il le sortir au musicien ? Mh… peut-être pas tout de suite. Pour le coup, il avait vraiment besoin d’être sûr, et une fois que ce serait confirmé… là, peut-être bien qu’il la lui sortirait.

« Tu sais, si tu veux, on peut se la jouer discret, et j’attendrai qu’on soit en privé pour te tailler une pipe. »

Okay, Luc était peut-être un peu truc direct, un poil lourd dans ses propos, mais… hé, c’était ce qu’il était. Et mentir en draguant, ce n’était pas ce qu’il aimait. Surtout maintenant qu’il espérait surtout pouvoir trouver quelqu’un, quelqu’un qui l’aimerait pour ce qu’il est. Quitte à ne pas cacher son exhubérance.

« Libre à toi de ne pas vouloir que ça se sache, mais j’ai besoin d’une réponse franche : tu veux ce verre avec moi, oui ou non ? Juste, avant que tu répondes, ce serait du gâchis de refuser. Du gâchis pour toi, bien sûr, mais pour moi aussi, parce que franchement, t’es canon. Et puis, qu’est-ce que ça te coûte ? Un verre gratuit, une compagnie forte agréable, et ton égo de mâle très satisfait de savoir que tu plais. Alors, oui ou non ? »

Que ce soit dit, même si le beau roux venait à renouveler son refus, Luc n’abandonnerait pas. Il n’avait pas envie d’abandonner, d’en démordre. Au contraire, il pourrait prendre ça pour un défi, d’autant plus que plus il observait le jeune homme, plus il était charmé par ce qu’il avait sous les yeux. Comment résister ? Comment pouvait-il ne pas essayer du moins ? Dans le pire des cas, il passerait pour ce qu’il n’était pas, un gros lourd qui n’accepte pas le refus. Dans le meilleur, il pourrait bien obtenir le numéro du musicien. Et son prénom. Ça, se serait vraiment bien d’ailleurs. Mais doucement, le tout était de savoir ce qu’il allait dire. Et en attendant de savoir, il fini bel et bien par commander les deux verres, et fit glisser la bière vers le beau gosse. Une façon comme une autre de le corrompre. Par ailleurs, il ne parvint pas à se retenir d’ajouter :

« T’en fais pas trop pour le regard des autres, ni même leur opinion, surtout si tu essayes de percer dans la musique. Ça ne devrait même pas être un obstacle. »

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