hey babe, i’m safe. (harry)

L’alarme qui retentit. Jamie se redresse d’un coup, comme le reste de ses collègues. Il répète les gestes qu’il a appris à faire le plus rapidement possible au cours des années. La tenue complète, le casque, les gants. En à peine cinq minutes, son équipe sont dans les camions, conduits jusqu’au lieu du feu. Un immeuble, avec des personnes à l’intérieur. Il connaissait la procédure, c’était toujours la même chose, depuis ses débuts. Pourtant, les cas avaient beau se ressembler, ce n’était jamais vraiment la même chose. Il y avait un ressenti différent derrière chaque mission, chaque urgence. Celui là ne dérogeait pas à la règle. Arrivé sur les lieux de l’incendie, ils se mettaient en place, sous les ordres de leur capitaine. La visière rabattue, Jamie entra dans le bâtiment, à la suite de ses collègues. Le bâtiment tenait encore debout mais le feu s’était rapidement propagé, une fumée noire les empêcher de voir correctement. Il y avait encore une femme, coincer au premier étage, enfermé à double tour dans sa chambre. Jamie devait rester en bas, pour commencer à maîtriser le feu. Le reste se passa vite, il vit son collègue évacuer la jeune femme, lui intimant de sortir. Jamie sortit, la jeune femme aussi, mais pas son collègue. Avec une bravoure qu’il ne se connaissait que lors de rare moment, et parce qu’il avait déjà été dans cette situation. Il en ressortit son collègue qu’ils durent emmener d’urgence à l’hôpital. Hôpital qui avait été prévu, pour une grande brûlure et un problème au poumon, à cause de la fumée.

Jamie, sur le coup, il ne pensa pas dire à Harry, que ce n’était pas lui le pompier touché. Parce qu’il avait oublié son téléphone à la caserne, parce qu’il était surtout préoccupé par l’état de son collègue. Pourtant, il avait déjà été à sa place, il y a quelques années maintenant. Il avait une jolie cicatrice à l’épaule pour le prouver. C’était aussi là qu’il avait rencontré son mari, l’homme de sa vie. Il se souvenait encore parfaitement de leur rencontre, malgré la morphine qu’il avait alors dans le sang. Il s’était senti idiot d’avoir dit ça que le chirurgien était sorti après de sa chambre. Mais il ne devait pas lui en avoir tenu rigueur, étant donné qu’ils s’aimaient depuis ce jour. Son collègue fut pris rapidement en charge, par une multitude de docteur et d’infirmier. Jamie resta statique, dans le couloir, cherchant des yeux son mari, juste au cas où il n’était pas rentré chez eux, il était tard quand même.

Il avait des souvenirs très flous de sa venue à l’hôpital. Il était sur un brancard, des visages autour de lui. Il se souvenait peut être de celui d’Harry, il ne savait pas. Il savait surtout qu’il avait eu mal à l’épaule et eu le droit à quelques heures de rééducation à cause de son bras qui avait du être immobilisé. Ça avait alors signifié des heures à passer à l’hôpital avec peut être l’opportunité de revoir ce beau chirurgien qui l’avait opéré. Il restait dans le couloir, essayant d’interpeller une infirmière ou un infirmier pour savoir où était le docteur Wyves. Dans sa blouse, de préférence. Il sentit alors quelqu’un dans son dos, quelqu'un qui l’enlaçait. Il devina rapidement, au son de sa voix, que c’était son homme qui l’avait retrouvé avant lui. Il eut un léger rire en l’entendant. Enfin, pour l’instant, il riait, il allait sûrement se faire taper sur les doigts plus tard à cause de la frayeur qui lui avait faite. Il se tortilla dans ses bras, pour qu’il soit en face de lui, il dut baisser la tête pour le regarder dans les yeux, à cause d’une légère différence de taille qui le faisait toujours rire. Harry était plus vieux mais il était aussi plus petit que lui. Je suis désolé, je pense avoir laissé mon téléphone à la caserne. Il pose alors un baiser sur ses lèvres pour se faire pardonner. Enfin, il espère se faire pardonner comme ça. Il sait qu’il lui a fait peur, à cause de la première fois et il espère la dernière, où Jamie a fait un voyage à l’hôpital. Je suis sûr que tu serais sexy avec des cheveux blancs. Il sourit alors, usant de ses charmes pour ne pas se prendre un savon. Jamie et la technologie, parfois, c’était pas ça. Je suis étonné que tu ne sois pas encore rentré d’ailleurs. Il demande, en le serrant toujours dans ses bras. C’était sûrement parce que Maddison n’était pas avec son père cette semaine. Cette gamine était adorable, un rayon de soleil. C’était en partie ce qui donnait envie à Jamie de connaitre aussi les joies de la paternité. Sa meilleure amie était même partante pour porter l’enfant.

Il ne put s’empêcher de rire encore, quand il lui dit qu’il allait finir par le greffer sur son bras. Même greffé, Jamie était sûr qu’il allait finir par l’oublier. Il pouvait être tête en l’air, un défaut compensé par un sourire à toutes  épreuves. Il apprécie le baiser, le serre un peu plus fort. Le délicieux gémissement qui s’échappe alors des lèvres de son mari le fait sourire de plus belle. Un moment de douceur interrompu par une tape sur le bras, à cause d’une réflexion sur ses futurs cheveux blancs. Aïe. Il se plaint faussement, en s’écartant pour faire mine de frotter sur son bras. Ça ne lui avait évidemment pas fait mal, il lui en fallait beaucoup plus c’était pour l’effet tragique de la situation. Sauf que je suis en chair et en os devant tes beaux yeux, alors tout va bien. Il ne précisa pas, que ça aurait très bien pu être lui, s’il était resté quelques minutes de trop. Il fut sorti de sa réflexion muette par le regard d’Harry qui accrocha le sien. Il fût tiré dans un débarras médical, à l’abris des regards indiscrets. Il l’accueillit de nouveau dans ses bras. Lui aussi, il avait besoin de ce moment, après l’intervention qu’il venait de faire. Il avait toujours un peu peur, qu’il lui arrive quelque chose. Avant, il n’avait rien à perdre. Il était plus ou moins en froid avec les membres de sa famille, personne ne l’attendait le soir. Mais maintenant, il y avait Harry. Harry qui faisait chaque journée (ou presque) était merveilleuse. Harry sans qui il ne pourrait plus vivre maintenant. Je sais. Il souffle doucement, passant une main dans son dos, posant un baiser sur son crâne. Mais elle est saine et sauve et ce n’est pas Maddison, à cette heure, ta fille doit être en train de faire tourner en bourrique sa mère pour ne pas aller se doucher. Il plaisante. Il en avait eu des fous rires avec cette famille recomposée, au moment de la douche, du coucher. Il n’échangeait tout ça pour rien au monde. Il resta un moment silencieux, avant de sentir ses lèvres se poser doucement dans son coup, déclenchant un frisson qui parcouru son échine. Ça, ça doit être dans mes cordes docteur Wyves. Il rit avant de serrer Harry fermement contre lui et de lui donner un baiser digne de ce nom. Il a toujours eu un faible pour les blouses blanches, encore plus quand elles sont portées par son mari. Il en profite d’ailleurs pour contourner son habit d’hôpital et laisser ses doigts effleurer tendrement sa peau. J’pense quand même qu’on serait mieux à la maison... Il chuchote à son oreille, à peine pressant, alors qu’une de ses mains osent franchir l’élastique de son sous vêtement.

Parfois, Jamie avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Il en avait tellement bavé gamin, adolescent, que parfois, il avait l’impression que c’était simplement un doux rêve. Pourtant, Harry était bien dans ses bras, à le regarder avec cette étincelle dans les yeux qu’il adorait. Il était chanceux, il le savait. Rien ne les avait destiné à être ensemble, tout aurait du les séparer. Il n’avait jamais regretté de l’avoir embrassé ce soir là, même s’il savait que l’objet de ses désirs était marié. Maintenant, c’était à lui qu’il était marié. Tous les deux reliés par l’alliance à leurs mains, par les vœux qu’ils avaient prononcé et bientôt, par un enfant. Il débordait de joie. Il ne se souvenait pas d’avoir été aussi heureux qu’aujourd’hui. Il prit alors un air offusqué, quand il lui annonça que c’était bien fait pour lui. Et puis, il peut pas s’empêcher de sourire comme un idiot amoureux quand Harry redevient tendre, lorsqu’il caresse doucement son visage. Le blond se contenta d’hocher la tête. Il le savait, qu’il ne pourrait pas trouver un moyen pour qu’il ne s’inquiète pas. Jamie exerçait un métier à risque, qu’il le veuille ou non. Jamais il ne pourrait totalement garantir sa sécurité. Il ne voulait juste pas que son mari risque l’infarctus à chaque fois qu’on annonçait qu’un pompier était emmené d’urgence à l’hôpital. Alors je tâcherais de prendre mon téléphone. Il rit avant qu’il ne lui parle de Maddison. Il était toujours content que la petite fille soit là. Sauf qu'évidemment, elle était très énergique. Comme toujours, et après, je dormirais une semaine non stop ! Il plaisantait à peine. Mais il était heureux pour Harry que la petite n’ait pas été trop perturbé par son divorce et par ce remariage. En tout cas, il avait toujours tout fait pour que tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Jamie s’assura quand même que la porte était bien verrouillée. Se faire surprendre n’était pas vraiment dans ses plans de la soirée. T’as même pas besoin de mon cv ? Il sourit en le regardant avec envie. C’est vrai, après tout, c’est pas moi qui travaille ici. Il l’accueillit alors contre lui, son corps épousant la forme du sien. Il plaça ses mains sous ses fesses pour leur assurer une bonne stabilité. Ils auraient l’air malin si l’un deux venait à tomber contre une étagère. Il répondit alors à sa requête en l’embrassant, simple pantin face à son marionnettiste. Toutes inquiétudes, tous stress envolé. Il n’y avait plus qu’eux, dans ce placard médical.

Étonnement, il voyait très bien Harry l’obligeait à vérifier qu’il avait bien tout sur lui lorsqu’il devait partir à la caserne. Il l’imaginait même rajouter des trucs en douce dans ses affaires, parfois, son beau blond était beaucoup trop attentionné. Mais ça ne le dérangeait pas. Après tout, c’était pour ça qu’il l’aimait, pour ses défauts comme pour ses qualités et jusqu’à ce que la mort les sépare. Même au delà. Il avait l’intime conviction que même dans un autre univers, ils se retrouveraient. C’était peut être naïf comme pensée mais l’idée lui plaisait. Il le regarde, avec cette étincelle malicieuse dans les yeux. T’es adorable quand tu fais ton papa poule. Ça avait le don de l’amuser, il regardait souvent attendri, le père et sa famille, avant de se rappeler que lui aussi faisait parti de cette famille. Il était son beau père et en plus, il avait la chance de bien s’entendre avec la petite fille. Au début, Jamie avait eu peur. Il se greffait à quelque chose qu’il ne connaissait pas. Il avait jamais eu ce rôle. Il avait alors eu peur de mal faire, d’être maladroit, de ne pas savoir gérer. Mais les choses s’étaient faites en douceur, autant pour lui que pour Maddison. Ils s’étaient apprivoisés, petit à petit et maintenant, il s’entendait très bien. Il l’avait vu grandir, il s’en était passé des choses pendant ces années. Paris te la dépose où tu vas la chercher vendredi soir ? Je peux voir pour me libérer plus tôt et venir avec toi, on aura un peu de temps ensemble avant que la tempête arrive. Il rit, à moitié sérieux. Il n’avait pas la prétention d’avoir une place particulière dans la vie de la fille d’Harry mais il espérait au moins compter un peu. Hm, tu sais me parler toi. Il y pense alors déjà, à ce fameux massage. Il en a un frisson de bonheur. Le même qu’il a maintenant en embrassant son mari. C’est vrai que je suis connu pour être timide. Il répond avec ironie. Il ne travaillait pas à l’hôpital mais il y était connu. Il était le mari d’Harry pour certain, le pompier pour d'autres et pour les docteurs qui l’avaient suivi, il pouvait surtout passer pour une tête brûlée. Il serrait toujours le docteur contre lui, sa bouche rencontrant la sienne, leurs souffles se mêlant. Il commençait à avoir chaud, sous son uniforme. Harry qui remuait contre lui n’arrangeait rien à ça et les baisers qu’il vint déposer dans son cou non plus. S’il avait un point faible, une sensibilité, c’était son cou. Et depuis le temps, son mari était bien au courant. Il ne comptait plus le nombre de traces indésirables qu’il avait tenté de cacher. On finissait bien sûr par les voir et par le regarder avec un sourire entendu. Continue comme ça et tu finis sans pantalon. Il le menace alors, très sérieux. Il arrive à le plaquer contre un mur libre, lui fait retrouver le sol. Sa main finie son chemin, remonte le haut du docteur pour que Jamie puisse embrasser son cou, suivre sa clavicule puis les lignes de son corps. Ce corps qu’il connaissait maintenant par cœur.