ghost of the past (Ft. Clem)

Avoir du temps pour moi ça n'est pas toujours évident et c'est surtout très rare. Être agent c'est être très souvent en déplacement dans le monde entier, alors forcément lorsque je peux enfin passer du temps chez moi, j'en profite pour être avec ma famille. Je suis à la tête d'une famille de trois enfants, dont notre premier enfant qui a 13 ans est en pleine crise d'adolescence alors autant dire que sa mère et moi avons pas mal de boulot. Et puis, outre la vie de famille, il y a tout de même la vie de couple qui doit primer aussi, mais de ce côté-là, je pense qu'avec Jain, nous nous en sortons plutôt pas mal. Aujourd'hui c'est le premier jour de mes vacances et je compte bien profiter autant dans mon rôle de père, dans mon rôle de mari mais aussi dans mon rôle d'homme tout simplement et justement, comme aujourd'hui tous le monde est occupée par le dernier jour d'école ou de boulot pour ma femme, j'en profite pour prendre du temps pour moi à savoir aller sur la plage, en début de mâtinée pour faire du sport avant de rentré à la maison et retrouver ma femme pour le déjeuner. Je me retrouve donc là, sur cette plage en commençant par un petit footing.

Tout est familier et étrange à la fois pour Clem qui marche à travers une ville qui l’avait vu grandir. Elle connaissait encore bien des coins, mais en même temps, près de quatorze ans d’absence, ça rendait les choses différentes. Elle remarquait des visages inconnus, des nouvelles boutiques, des nouvelles amitiés. Clem était certes partie sans dire un mot, mais elle avait bien des souvenirs de sa ville de naissance. On lui souriait encore dans la ville, après tout, au moins, elle n’était pas morte. D’autres étaient moins heureux de la revoir, enfin, pas vraiment, simplement ils lui tenaient encore rigueur d’être partie ainsi. Mais quand elle regardait sa fille dans les yeux, sa belle adolescente presque femme, elle savait qu’elle avait eu raison. Clem n’est jamais vraiment en vacances et aujourd’hui ne faisait pas vraiment de différence, mais elle avait besoin de calme, elle avait besoin d’autre chose. Elle avait choisit la plage par automatisme, elle était assise dans le sable avec son petit carnet à dessiner la vue qui se donnait à elle. Clem dessinait pour le plaisir, pour la détente, elle regardait devant elle puis gribouillait, puis regardait devant elle pour voir que la vue avait changer et qu’un homme qu’elle reconnaitrait d’entre mille faisait son footing en plein devant elle. « Shit. » Elle ne s’attendait pas à ça, bon, elle l’aurait recroisé un jour, mais pas si vite, pas comme ça, sans aucun plan de match. Du haut de ses 36 ans elle avait le sentiment d’en avait qu’une vingtaine, de retomber à l’âge de sa propre fille même. Et leur regard se croisa, comme un aimant, comme à leur habitude. Elle ne pouvait pas se défiler, ni fuir. Elle se leva machinalement et essuya le sable de sur ses cuisses. « Néo… salut. » Par où commencer ? Par où finir ? Elle n’en avait aucune idée.  

La plage c'est un petit peu mon lieu favori que ça soit en été comme en hiver, j'aime y venir et j'aime aussi y être accompagné de ma femme ou de mes enfants, ou encore mieux, tous en famille. Aujourd'hui c'est tout seul que je suis ici pour me vider la tête, faire un peu d'exercice parce que même si je ne suis qu'un petit agent sportif, j'ai quand même besoin de m'entretenir pour moi, mais aussi pour mon couple. Alors que je me mets à courir avec la musique dans les oreilles, je m'arrête quelques instants lorsque mon regard croise celui de quelqu'un, une femme plus précisément et qui s'approche de moi. « Néo… salut. » Au départ j'ai du mal à y croire, ce n'est pas elle ce n'est pas possible ou bien alors c'est un fantôme ce n'est pas possible autrement. Et puis finalement … Oui c'est bien elle. La même voix, le même visage avec seulement quelques années en plus. Je ne réponds pas de suite, choqué … Et puis je dois m'y résoudre, c'est elle.

« Clem ? C'est toi ?! Mais … »

Je perds mes mots, je ne sais pas quoi dire pensant toujours être dans un rêve. J'en arrive même à lui toucher le bras pour constater que non, ça n'est pas un rêve.