Shockwave (Gareth)

□ L'animal qui te représente : Imprévisible, solitaire, sans hésiter le chat. Cela n'a pas toujours été le cas, mais il faut dire que la vie l'a pas mal bousculé. □ Proie ou prédateur : A ses vingt ans, Gareth était un prédateur, intrépide et désireux de faire ses preuves, il mordait la vie à pleines dents, à présent détruit par toutes les horreurs vécues, il n'est plus qu'une proie. Proie face à l'alcool et les médicaments. □ Tes désirs : Il voudrait s'en sortir, vivre une vie normale et peut-être même enfin laisser parler sa vraie passion : la guitare. □ Tics et manies : S'enferme très souvent dans sa chambre pour composer des musiques, personne ne sait qu'il est un musicien, piètre à ses yeux ★ Bois très souvent, sa consommation d'alcool reste pour l'instant raisonnable, mais pas celle des médicaments pour le détendre dont il devient peu à peu dépendant ★ Agoraphobe, il ne supporte plus les bains de foule et pour cause ★ La vue du sang ne l'effraie aucunement, ce n'est rien comparé à ce qu'il a vu ★ Il ne quitte jamais sa chaîne de militaire où est marqué le numéro de son unité. Cette dernière est soit dans sa poche soit autour du cou. ★ Possède un chien, husky, animal qu'il adore, c'était pourtant loin d'être le cas au départ. ★ Avant chaque rendez-vous chez sa psy, Gareth se ronge les ongles presque jusqu'au sang.

Chers Papa et Maman,
Je ne saurais vous dire à quel point Newburry me manque, pas notre maison toute pourrie en tout cas. Je sais aussi que vous n’avez pas été pour à ce que je m’engage, mais comme tu le disais si bien papa, il fallait que je trouve un sens à ma vie, il semble que ça soit le cas.
Ça fait longtemps que je vous ai pas écris, désolé, le temps me manque. J’ai appris des tas de trucs, je vais devenir pilote ! Vous vous rendez compte ? Bon ok, j’ai mis 5 ans pour y parvenir, mais c’est pas rien. Tu te rends compte maman ? Ton fils va voler ? Je suis tellement heureux, heureux de pouvoir aider mon pays, c’est un véritable honneur. Tous les camarades sont très gentils avec moi, qui suis probablement l’un des plus jeunes du commandement. Bon à part le chef qui lui a probablement un baobab dans le derrière…
Je vais essayer de vous tenir au courant plus souvent, j’espère que vous allez bien, je vous envoi des bisous, à Madison aussi, la sœur, même si elle est à New-York.
Je vous aime,
A bientôt,
Gareth.

Papa, Maman,

Je vais bien, j’ai rencontré mon binôme qui sera avec moi sur le terrain, un certain James Davis. Il est très gentil, il est bien plus doué que moi à piloter, ça c’est sûr.
Il me parle très souvent de sa sœur, de sa famille qui lui manque, tout comme moi. Vous me manquez, mais sachez que je ne regrette pas mon choix, ça se passe bien, je vais bientôt aller sur le terrain, j’ai hâte de mettre à mal ces terroristes !
Prenez soin de vous,
Gareth.


Papa, Maman,

Je ne pourrais vous décrire ce que j’ai vu. Vous me manquez terriblement, et me paraissez si loin. Beaucoup de camarades se sont fait tuer, j’ai également assassiné un homme aujourd’hui. Contrairement à ce que je pensais, je n’ai pas ressenti de plaisir, bien au contraire. Je me suis senti terriblement mal. Tous me disent de passer au-dessus, mais c’est dur.
Je vous tiens au courant, en espérant que ma lettre vous parviendra malgré le fait que nous soyons à l’autre bout du monde.
Je vous embrasse,
Gareth.


Papa, Maman,

Oh maman, si tu savais comme ton gâteau aux fraises me manque, et aussi l’odeur de ton produit ménager, dont j’ai oublié le nom d’ailleurs. Papa, j’espère que tu t’es calmé avec la boisson depuis, ta bonne bouteille de Whisky, je pourrais probablement la retrouver les yeux fermés ! Enfin bref, j’espère que tout va bien de votre côté.
Mon ami, mon frère, James est mort. Sans cesse je revois son avion s’écraser, je me dis que j’aurais probablement dû mourir à sa place. Désormais qu’il n’est plus là, je me retrouve seul.
J’ai tué un enfant aujourd’hui, d’âgé d’à peine 10 ans. Dire que j’en suis fier ? Pas le moins du monde. Les terroristes utilisent des boucliers humains sans une once de pitié. Cet enfant que j’ai dû abattre portait dans sa main une bombe qui risquait de tuer mes camarades.
Que dois-je penser de tout cela ? Sommes-nous vraiment légitimes ici ? Le pays que nous essayons de sauver veut vraiment être sauvé ? Je ne sais plus quoi penser de tout cela. Aidez-moi…
Chaleureusement,
Gareth.


Il lâche son stylo, le reposant sur la lettre, qui sera la dernière. Par la suite, il a été incapable d’écrire ce qu’il avait pu voir. Toute l’horreur subie, les vies brisées, les assassinats gratuits, le sang, les pleurs, cette guerre n’a rien de semblable aux autres. Elle est tapie dans l’ombre, où les civils sont mêlés aux hommes armés, tout est fait pour décontenancer l’armée américaine. Alors, oui, Gareth a abattu bon nombre de gamins, de femmes, de fillettes, des victimes dont il ne connait aucunement le nom. Néanmoins, les visages eux sont restés ancrés dans son esprit. Son point de vue change évidemment, le Gareth enthousiaste d’agir pour sa patrie n’est plus, parti avec les nombreux innocents morts. Toute sa vie, il portera cette culpabilité destructrice.
De retour à Newburry, ses proches sont profondément choqués de voir à quel point le natif a changé. Il ne reste plus rien de lui, outre son éternelle gentillesse. Ses parents et lui sont comme des étrangers. Ces derniers le poussent chez le psy qui va lui donner des médicaments, dont il devient peu à peu accro. Souffrant de symptômes post-traumatiques, il est suivi de très près, consommant de plus en plus de médicaments pour calmer ses nombreuses insomnies et hallucinations auditives. Le concerné n’avoue pas, mais la dépendance lui pend au nez.
Gareth est maintenant un homme brisé dont les pensées sont un vrai bordel et dans lesquelles il se perd trop souvent. Certains fantômes du passé sont plus difficiles à oublier que d’autres, pour lui, c’est toute sa vie.
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